Cette notion n’a pas de copyright, et on peut s’en réjouir, mais tout ce qui se fait en son nom est-il toujours ou encore de l’éducation populaire ? Quand on cherche à se diversifier, à rassurer des financeurs, à s’adapter aux cahiers des charges des institutions, quels risques prend-on pour ses espérances ? L’emploi très usité de termes – facilitation, ludique, bienveillance, gouvernance, pouvoir d’agir... sonne comme une évidence, pour autant sont-ils toujours exempts de censure, d’impensés dans les animations ? ‘’L’éducation populaire’’ n’échappe pas au monde, caution à l’occasion, réceptacle d’idées reçues parfois, il n’y a aucune raison que des conservatismes et des conformismes ne s’assoient pas à la table. Et l’interactivité (qui est partout) ne garantie pas en soi l’égalité. Mais, peut-être parce que ‘’l’éducation populaire’’ porte aussi d’autres noms, on rencontre des personnes, des groupes qui en activent des ressorts, la fabrique, sans s’y référer spécialement, voire pas du tout. Dans ce sens, si on met de côté un inventaire de valeurs et d’outils, qu’est-ce qui reste ? Qu’est-ce qu’on peut dire de l’éducation populaire ? En quoi cette notion est-elle implicante ? Où est l’inventivité ? Qu’est-ce qui fait son intérêt, sa puissance face aux inégalités, au fascisme ? Tout au long de ces deux jours, dans une dynamique d’échange et de vis à vis, nous (re)visiterons, et bousculerons un ensemble de notions couramment employées dans l’éventail des pratiques, afin de les (re)situer dans le paysage politique et philosophique de l’émancipation. Nous verrons aussi comment y trouver matière à combattre l’étroitesse et les populismes de notre temps. ‘’Faire éducation populaire’’ plutôt qu’en faire.
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